Quelques conseils pour raconter et inventer les gags

Raconter un gag, c'est pas si simple. En effet, vous avez souvent remarqué que certains paraissent plus doués que d'autres, et qu'avec un gag qui est tombé à plat, quelqu'un d'autre fera hurler l'assemblée de rire

Mais comment fait-on rire avec des gags ?

C'est une bonne question... Qu'est-ce qui fait qu'un gag fait rire, mais pas un autre... ça va d'ailleurs même plus loin : Pourquoi est-ce que quand c'est une personne qui raconte un gag, tout le monde est plié en deux, alors que quand c'en est une autre, personne ne ris... Au contraire, un froid s'installe. Et encore : Une personne qui raconte un gag qui a fait s'écrouler l'assistance de rire, recueillera quelques vagues sourires de compassion lors d'un autre événement... POURQUOI
En réalité, la réponse n'est pas simple : Le rire est vraiment un animal qui ne s'apprivoise que trèèèèèèèès difficilement. Il faut en fait de longues années de pratique de racontage de gags pour mesurer le succès et savoir prendre la température du public. Ou alors, on est naturellement drôle, comme ont la chance d'être certaines personnes : Toujours imitées, jamais égalées.

Le gag lui-même

Evidemment, c'est primordial : Il FAUT que le gag soit vraiment drôle par lui-même pour obtenir un certain succès. Maintenant qu'est ce qui différencie un gag drôle d'un gag con... C'est souvent subjectif. Vous pouvez très bien, et ce, même avec une très grande habitude, prendre une baffe monstrueuse avec un gag dont vous vous demandez vraiment comment on ne peut pas en hurler de rire... Se sortir d'un bide sans passer pour un ringard, voilà qui demande de l'astuce et de l'expérience. Mais avec le temps, on y arrive quasiment à tous les coups. Et alors, ça commence à devenir drôle quand un de vos copains commence un gag, et que vous savez pertinemment qu'il va se prendre un bide, ça c'est drôle. C'est une compensation, il vous aura au moins fait rire vous...

Les genres de gags

Il existe plusieurs genres de gags :

  1. Les gags sympas, tout publics, du style : "C'est une femme qui va chez le médecin qui lui dit 'Docteur, mon mari se prend pour un réfrigérateur, et comme il dot la bouche ouverte, la lumière m'empêche de dormir
  2. Les gags classés X : Là, franc succès quasiment à tout coup. On ne doit pas vraiment faire attention au public. Il ne se choquera pas. Le sexe on peut en rire. Attention toute fois avec les gags sur les pédés, si jamais il y en à dans l'assemblée. Mais généralement, ils ont le sens de l'humour.
  3. Les gags sales, gore : Attention avec ceux-ci, parce s'ils font s'écrouler de rire les plus solides, ils peuvent dégoûter les plus fragiles. A ne jamais raconter en cours de repas. Ils n'apparaissent généralement que quand les gags X bien corsés font déjà rire l'assemblées, et que tout le monde est détendu.

A proscrire

Les jeux de mots et les calembours

Généralement (mais ce n'est pas une règle absolue) les gags à jeux de mots ne sont accueillis que d'un sourire bout des lèvres, quand ils sont compris. (exemple d'un gag ou vous êtes absolument certain de ne pas recevoir d'éclats de rire : "C'est une petite orange qui revient du bal, et qui dit à sa maman : - Il y a un citron qui à eu un zeste déplacé, et j'ai un peu peur d'avoir un pépin". C'est un jeu de mot, c'est amusant. Mais comme je l'ai dit, ce n'est pas une règle absolue : Voici un jeu de mots drôle : "Drôle d'époque : Même les téléphones sans fil!" (constatez que plus le gag est classé X, plus il fait rire). Un autre jeu de mot : "comment fait-on aboyer un chat ? On lui place une écuelle de lait, et il la boit" est déjà nettement moins drôle, mais peut faire rire les enfants. Par contre "Comment fait-on aboyer un chat ? On l'arrose d'essence, on lance une allumette, ça fait WOUF" est beaucoup plus délicate à raconter, mais si le public est bon, vous créez un véritable raz de marée d'éclats de rires ! Et pourtant aucune subtilité dans ce gag

Les gags trop subtils

Si un gag est trop fin, il ne sera de toute manière compris que par une minorité... C'est un peu se saborder soi-même que de vouloir raconter un gag trop subtil. Attention : Ce n'est pas parce que vous connaissez un gag depuis fort longtemps, et que son explication est évidente que ce sera le cas de tout le monde. Rappelez-vous le jour où on vous l'a raconté, te temps qu'il vous a fallu sur le coup. Il a peut-être même fallu qu'on vous le répète une deuxième fois. Exemple : "C'est un belge qui entre dans un magasin de tabac et qui de mande : '2 tranches de jambon, s'il vous plaît' et le vendeur répond : 'mais monsieur, nous ne vendons que des articles pour fumeurs !' - 'Mais je suis fumeur !' répond le belge. Savoir se prendre un bide sans broncher, voilà aussi le secret. Personnellement, j'en raconte à tout bout de champs, soit sous forme de citations, soit comme ça, et je passe dessus comme chat sur braise. 90% ne font rire personne, mais ce n'est pas grave, je n'avais pas annoncé que je serais drôle... Et que vogue la galère. Et quand l'un de mes gags marche, l'effet comique me ravit autant que mes auditeurs !

L'explication du gag

D'une façon générale, il ne faut jamais expliquer un gag. Soit toute l'assistance à compris et vole en éclats de rire (et dans ce cas, c'est l'orgasme social pour le narrateur et pour le public), soit personne n'a compris (c'est un flop...), soit une personne n'a pas compris (la pauvre). Si personne n'a compris, ne vous embourbez jamais à essayer de vous en sortir en expliquant le gag, vous ne vous en sortirez alors au mieux, que par certains auditeurs qui font un "Haaaa d'accord", suivi d'un vague sourirs. Non, le mieux, c'est d'enchaîner avec un gag assuré de vous faire remonter à la surface. Faites vous oublier pendant une minute pour reprendre vos esprits. Je vous conseille une devinette connue du style "Qu'est-ce qui est bleu et qui crache des copeaux ? - La schtroumpfette qui vient de faire une pipe à Pinocchio".

Et dans le cas ou c'est une personne qui n'a pas compris : Seulement dans le cas ou c'est un ou une ami bienveillant qui est assis juste à côté de vous, essayez de lui expliquer en deux mots, sinon, faites, comme si tout le monde avait compris.

A retenir

Sans parler du reste, la qualité du gag est extrêmement importante : Il y a des gags qui font rire un énorme pourcentage de gens, et d'autres qui ne font rire quasiment personne. . Pour rester dans les fruits : Il y a également les gags à risque : Là, pas d'entre deux, c'est soit le succès garanti, soit la plantée magistrale : "Qu'est-ce qui est jaune et qui traverse les murs ? - SILENCE - - Une banane magique!" Ici, vous noterez : Pas de jeu de mot, mais le gag est tellement insensé que c'est vraiment le coup de poker. Evitez à tout prix les gags éculés : Ils ne font plus rire personne d'autres que les attardés gaguesques. Exemple : "C'est un fou qui repeint son plafond, et un autre fou arrive et lui dit : 'Accroche-toi au pinceau, j'enlève l'échelle'"

Les circonstances

Très important les circonstances. Tout le monde n'a pas toujours la tête à rire, tout le temps, à part les gens exceptionnels dont le sens de l'humour les suit à la trace, mais ceux-là ne posent aucun problème : C'est un public tellement facile que nous n'en parlerons même pas.

L'assistance

Attention à ce qu'il n'y ait pas trop de trouble gags (voir plus bas) dans l'assistance, sinon, vous allez prendre bide sur bide, et finalement passer pour quelqu'un de ridicule. Il faut évidemment modérer ses gags en présence d'enfants, mais également de personnes sensibles. Attention évidemment aux gens qui ne comprennent généralement pas la plaisanterie, et qui sont en plus sensible sur certains sujets. Dans ce cas, raconter un gag de mauvais goût ne fera non seulement pas rire, mais vous allez peut-être vous mettre un peu en froid avec ces personne. Ca n'en vaut pas la peine.

Le moment

Il doit être bien choisi. Généralement, le mauvais moment pour raconter un gag est en tout début de soirée. Les gens ne se connaissent pas forcément tous, et votre auditoire vous écoutera surtout pour tenter de se rapprocher d'un groupe, mais seuls quelques sourires coincés accueilleront vos histoires. L'autre inconvénient est que vous pourrez plus les re-raconter plus tard dans la soirée, sous peine de passer pour quelqu'un qui s'appesantit sur ses propres plaisanteries. En réalité, le meilleur moment, dans une soirée, c'est après le dessert, quand on boit le café, et que tout le monde est à l'aise. Là, l'atmosphère est un tout petit peu fatiguée, et on écoute avec attention celui qui se lance dans une histoire drôle. Commencez par un gag classique mais très efficace que vous racontez à un ou 2 interlocuteurs, et constatez que plusieurs autres oreilles attentives se dirigent vers vous. Les nouveaux auditeurs auront loupé la première histoire, mais les éclats de rire des premiers suffiront à attirer une grande partie, voire toute l'assistance, et c'est parti. Une deuxième, en chaînez avec une troisième, et, généralement, c'est maintenant qu'on va commencer à vouloir prendre la parole. Prenez alors des notes sur les nouvelles histoires que vous ne connaissiez pas, et laissez aller naturellement le tournus les blagues. Quand les autres commencent à se fatiguer, reprenez le flambeau. N'ayez pas peur d'ennuyer votre public avec trop de blagues, quand les gens se lassent, ils enchaînent d'un gag particulier sur un sujet plus sérieux, et là, ne forcez pas la dose.

La manière de le raconter

Ca aussi c'est primordial : La manière de le raconter! Ne récitez pas bêtement un gag avec le souci du détail Ca, on s'en fout ! L'essence d'un gag, c'est son effet comique. Une fois que vous l'avez compris, transformez le, changez le, prenez certains convives pour les installer dans vos gags, imitez les accents, exagérez, mais ne soyez jamais terne. Un gag, c'est du théâtre, de l'exagération, du spectacle, pas un truc chiant !

A éviter

Les gags trop longs

Les gags trop longs : Ils emmerdent tout le monde. Il y a certains gags qui demandent une certaine répétition, par exemple "C'est l'histoire d'un chasseur qui va à la chasse à l'ours, il le vise, tire, mais l'ours ne tombe pas, il vient vers le chasseur, et il l'encule. Le lendemain, le même chasseur trouve le même ours, vise, tire, l'ours vient vers le chasseur, il l'encule", etc. pour faire durer l'histoire 10 minutes. Inutile : On raconte simplement les deux premiers jours, et on résume les autres comme ceci par exemple "...Et tous les jours, le chasseur vise, tire, et il se fait enculer par l'ours, tous les jours pendant un mois". ça revient au même, l'effet comique est sauvegardé, et quand vous direz "Après avoir enculé le chasseur pour la trentième fois, il lui dit 'Dis donc, tu serais pas un peu pédé, toi ?'", votre effet est garanti

Prendre la parole

C'est toujours très difficile de prendre la parole, parce que quand on est lancé sur une série de gags, à peine le précédent est-il terminé que quelqu'un enchaîne avec une célérité professionnelle sur le suivant! Et il faut savoir imposer son gag. C'est toujours la même chose : C'est le gag précédent qui donne les idées du gag suivant, et finalement, tout le monde en à une bien bonne. Alors, il ne faut pas hésiter, il faut enchaîner directement, et, comme il y à de la concurrence, il faut essayer de voir si les yeux sont fixées sur vous. S'ils sont fixés sur une autre personne qui entame un gag, abandonnez immédiatement pour cette fois, mais apprêtez-vous pour la suivante sans vous décourager.

Les trouble-gags

Raconter un gag est un art. Mais écouter un gag est aussi un art. Il faut respecter le narrateur comme on respecte le cuisinier. Le cuisinier ne cuisine pas pour lui : Il passe son temps et son énergie à essayer de faire plaisir aux convives. Le raconteur de gags c'est pareil. Et un gag, c'est comme une mayonnaise : C'est délicat à réussir, alors, respectez le raconteur comme vous respectez le cuisinier. Et si vous-même vous ne racontez jamais de gags, demandez-vous pourquoi. Est-ce que c'est parce que vous avez une mauvaise mémoire, ou est-ce que c'est parce qu'on vous a un jour dégoûté d'en raconter ?

En un mot commençant : Prenez l'attitude ouverte d'un enfant naïf et souriant.

  1. Lorsque vous entendez qu'un gag commence, arrêtez de parler. Vous terminerez de raconter vos sinistres histoires de "supermarché-qui-était-fermé-alors-que-vous-deviez-encore-acheter-de-la-viande-de-cheval-pour-belle-maman-qui-vient-dîner-demain-à-la-maison" après le gag.
  2. Regardez le narrateur dans les yeux, d'un air enjoué et attentif
  3. Si vous la connaissez déjà : Fermez votre gueule
  4. Si vous la connaissez sous une autre forme : Fermez votre gueule
  5. Si c'est une devinette dont vous connaissez la réponse : Laissez d'abord monter la mayonnaise quelques secondes, au risque que quelqu'un d'autre donne la réponse avant vous (vous n'en mourrez pas), et enfin, donnez la réponse En parlant fort et intelligiblement
  6. Si on vous parie "Qu'on vous fait descendre sous votre chaise sans vous toucher", que vous connaissiez l'astuce ou pas importe peu : Pariez, dites que non, ce n'est pas possible (c'est bien ce que vous pensez, non ?), afin que le parieur puisse s'exécuter, et obtenir l'effet comique. Vous ne passerez pas pour un con, vous passerez pour un participant de bonne volonté, c'est tout (de toutes façons vous ne risquez rien. D'ailleurs, je vous laisse réfléchir, je ne vous donne pas la réponse. Na!)
  7. Et quand le gag est fini, si vous avez compris, riez, et si vous n'avez pas compris, souriez, ou au pire ne faites rien. Mais de grâce, évitez la liste ici plus pas

D'une manière générale, respectez le raconteur. Est-ce que vous savez à quel point il est difficile de se "jeter à l'eau". Faites-vous partie de ceux qui répondent "je sais pas les raconter", ou "j'en connais aucune" lorsqu'on vous devande de raconter une blague, ou encore, cela vous est-il déjà arriver de lamentablement vous planetr dans votre histoire, de la raconter à l'envers, d'oublier la chute ou simplement de ne faire rire personne alors que le MEME gag raconté la veille par une autre personne à fait écrouler l'assistance de rire ?

... Ou faites-vous partie de ceux qui rencontrent le succès à chaque gag ?

Si vous faites partie de la première catégorie, vous devriez comprendre que raconter une histoire est un ART difficile (c'est bien connu, il est plus dur de faire rire que pleurer), et cela devrait vous suffire pour soutenir le narrateur simplement en restant silencieux et disponible

Si vous faites partie de la 2ème catégorie, vous savez également que le racontage d'un gag est un ART difficile, que qu'il vous a fallu des années d'entrainement et un nombre incalculable de bides, sans jamais se décourager pour finalement PLUS OU MOINS maitriser l'effet comique... Et si vous êtes drôle "de nature", vous êtes béni des dieux...

Voilà. Avant de passer à la suite, on va faire un petit exemple pratique. Vous vous souvenez du tout début de ce chapitre, quand j'ai écris "En un mot commençant". Si vous avez eu envie de soit m'envoyer un courrier pour rectifier mon orthographe fantaisiste, soit que vous avez dit à l'éventuelle personne à côté de vous "C'est pas comme ça que ça s'écrit. C'est 'En un mot comme en cent' ", et bien c'est que vous avez des progrès à faire en humour.

Et si vous n'avez rien remarqué, c'est votre orthographe qu'il faut réviser. Et si vous dites "Je l'avais vu mais j'ai rien dit parce que je me doutais bien que c'était une connerie", vous allez passer pour un abruti prétentieux. Et si vous êtes resté silencieux jusqu'ici, bravo !

DONC ... Voici la liste des criminels de gags pour lesquels on aurait envie de réhabiliter la peine de mort :

  1. Enervant et chiant : Très énervant, le trouble gag qui connaît les réponses aux énigmes et qui les donne à peine la question fut-elle posée ! Exemple "Combien de paire d'animaux Moise a-t-il emporté dans son arche ?" et le trouble gag de répondre du tac au tac : "c'était pas Moise, c'était Noé". Comme l'assistance a à peine pris conscience de la question qu'ils connaissent déjà la réponse, on n'obtient alors que des acquiescements légèrement amusés... On les tuerait ces gens-là!
  2. Pinailleur et sans intérêt : Aussi casse-couilles, le gars qui connaissait l'histoire et qui corrige des détails dont personne n'en a rien à foutre. Exemple : "Qu'est ce que Cindy Crawford met a ses oreilles pour exciter les hommes ? - SILENCE - Ses Genoux!" Et là, l'abruti de service de rétorquer : "Mais noooon, c'est pas comme ça que ça va , c'est 'Que met Madonna à ses oreilles pour exciter les hommes'". Argh ! Rien que d'y penser, j'en ai la bave aux lèvres !!!
  3. Pressé et irrespectueux : Une autre catégorie d'empêcheurs de raconter-des-gags-en-rond, ce sont les abrutis qui connaissent l'histoire et qui racontent la chute, laissant ceux qui ne la connaissaient pas sur leur faim... Exemple : "Vous connaissez l'histoire du mec qui rentre chez lui et qui trouve sa femme chez lui assise sur le radiateur ", et le con de service de répondre : "mais ouais je connais, 'je fais sécher la quittance', ha ha ha". Et voilà. Vous n'avez rien compris non plus, alors soit deux solutions : laisser tomber, et tant pis pour ceux qui ne la connaissaient pas, soit la raconter jusqu'au bout, et l'effet est évidemment tronqué...
  4. Timide et coincé du cul : Dans les chiants, y'a aussi ceux qui ne veulent ABSOLUMENT PAS passer pour un con ! Là y'en a des tas ! Par exemple, l'orateur demande à quelqu'un de bien précis : "T'as des photos de ta femme à poil", et l'autre répond toutes les conneries que vous voulez, du style "oui bien sûr" ou "pis toi t'en a ?" ou que sais-je encore... Et bien non, on ne passe pas pour un con si on répond simplement "Non", parce que ça permet simplement de terminer le gag avec "T'en veux une ?" Et on rigole, et personne ne passe pour un con...
  5. Lassant et nauséeux : Dans la catégorie de Ceux-qui-ont-rien-compris, il y a ceux qui disent "Et bien moi, il m'est arrivé ceci ou ça", il ils racontent une connerie qui leur est réellement arrivée, qui les a certainement fait rire sur le moment, mais qui est complètement nul dans une série de gags ! Si on veut lancer un bout de conversation sur autre choses que des histoires drôles pures et simple, il faut toujours commencer par tourner l'ambiance comme ceci par exemple "Sérieusement, par contre, mai il m'est arrivé ceci : "et on raconte. Personne ne s'attend à rire, mais l'histoire peut être très amusante quand même. Mais il faut toujours tourner l'ambiance, même (et surtout d'ailleurs) si on commence l'histoire par "Ca me rappelle un truc, qu'est ce qu'on a ri"
  6. Condescendant et prétentieux : N'oublions pas non plus ceux qui ne disent rien, se contentant d'un sourire entendu qu'ils espèrent faire passer pour le sourire du "Mec-qui-a-tout-compris-mais-ce-gag-là-ne-vaut-même-pas-ce-sourire-de-condescendance", alors qu'il n'est en fait là que pour tenter de masquer un sens de l'humour comparable à une collection de poëles en fer. Ce genre de personnage, qu'on ne prescrirait pas à son pire ennemi ponctue également ses regards ébahis de quelques "C'est nul" et autre "n'importe quoi"
  7. Totalement irrespectueux et égoïste : Egalement à tuer dans d'atroces souffrances, ceux qui ne se rendent pas compte que quelqu'un raconte un gag. Le mec est lancé "C'est l'histoire d'un mec qui va aux putes, et..." et à ce moment-là, y a l'emmerdeur qui se trouve à un bout de la table qui lance, même sans parler trop fort, à une autre personne à l'autre bout de la table "Ah oui, maintenant que j'y pense, tu n'oublieras pas de..." et ça fait tout à coups deux personnes de moins ans l'assemblée. En admettant que l'orateur racontait l'histoire particulièrement pour l'une de ces deux personnes, et il bien il est mal, JE PEUX VOUS DIRE !!!
  8. Mesquin, bête ET méchant : Ne laissons pas de côté non plus les casseurs malveillants, qui écoutent apparemment d'une oreille attentive, puis, qui à la fin du gag, (surtout s'il est subtil), avant de laisser l'assistance réfléchir plus d'une seconde, regardent le narrateur droit dans le blanc des yeux, et, avec un immonde sourire narquois font "Flop". On devine alors dans leurs yeux la fierté de l'enfant mesquin qui, d'une pichenette, fait s'écrouler le splendide château de cartes de son papa. Ne leur demandez pas à leur tour de raconter une histoire, ils sont bien au-dessus de ça bien évidemment. Oui, je sais, on regrette parfois les tortures médiévales !
  9. Bête, bête, et bête : Et pour finir, la délectation : Le double-beauf qui annonce à la fin d'une histoire "Moi le la connaissais comme ça : c'est un mec qui...", et qui raconte exactement le même gag avec la même chute, simplement avec des mots un peu différents, alors là, on jouis, parce qu'il est accueilli avec des réflexions genre "ah Ouais, aussi.", et il passe vraiment pour un trou du cul! Ah ça c'est le pied ! Y'a une justice!!!

Donc... Vous savez ce qui vous reste à faire : Si vous connaissez la réponse à une devinette, vous fermez votre gueule jusqu'au bout, et si vous connaissez le gag, quand l'orateur vous regarde, vous faites discrètement oui de la tête, et disant tout doucement pour ne pas le déconcentrer, mais pour l'informer "oui, je connais", et si le gag est nul, faites un simple petit rire, histoire que le raconteur ne passe pas pour un demeuré.

Comment inventer un gag ?

C'est vrai : On se demande bien comment une histoire drôle peut naître... En fait, je n'en sais rien, mais en tout cas, ce n'est pas par hasard Il faut bien que quelqu'un crée une histoire pour qu'elle existe. Evidemment, on peut ensuite en remixer différentes versions, mais que se passe-t-il à la base de l'histoire ? En fait c'est, et heureusement d'ailleurs terriblement difficile d'inventer une histoire vraiment drôle... Il n'existe aucune technique absolue, aucune machine, aucun programme, et sans doute n'en existera-t-il jamais, capable d'inventer une histoire désopilante...

Les différentes techniques

L'exagération

Dans l'exagération, c'est quasiment toujours la même rengaine : On part d'une proposition déjà largement exagérée, et à la chute on en rajoute encore trois kilos ! Des exemples désopilants fourmillent dans la catégorie "Ta mère". Par exemple : "Ta mère est tellement plate qu'on peut la faxer". Autre exemple : "Qu'est ce que tu fais quand tu te retrouves au plumard avec une nana et que tu constates qu'elle à une chatte de 30 centimètres de diamètre ? - Tu sais pas ? - Moi, je force!" Pour inventer un gag à exagération, il faut donc avoir à l'esprit une exagération flagrante, et y coupler une idée d'une surexagération . "C'est un gars qui roule à 350KM/H sur l'autoroute, et qui se fait arrêter par les flics : - 'Je roule trop vite?' - 'Non, non, vous volez trop bas, c'est tout.'"

Le jeu de mots

Ca c'est délicat. C'est délicat, parce que des jeux de mots, il y en a plein les rues, plein les pubs, et ce n'est vraiment pas difficile de les inventer. Ce qui est dur c'est qu'ils soient hilarants... Un rat d'art ne fait rire personne... Yvon et Jacques Ulé, par contre obtiendra un plus franc succès. D'ailleurs, on retrouve les plus drôles dans beaucoup de "Monsieur et madame ont un enfant". Mais attention au piège de la trop grande subtilité. "Ne demandez pas un Thé-lait, mais demandez plutôt une fusion, parce que qui dit Thé-Lait dit fusion" est excellent, mais, mais, mais vous risqué d'être frustré en racontant ça...Autre bon exemple : "Les belges vont à l'église avec des boules quies parce qu'il paraît que Jésus crie"

Les pieds dans le plat, la honte

C'est une forme de gags très prisées, elles tournent souvent aux côtés du sexe, de l'immoralité, du blasphème. Exemple : "Dis papa, c'est quoi le truc que tu as entre les jambes ? - C'est une clé pour ouvrir la serrure de ta maman ! - Ah bon. Ben alors le voisin il a un passe partout alors ?". Un autre exemple, pourrait être l'histoire d'une bonne soeur qui entre dans un sex-shop par erreur, et puisqu'elle y est, autant pécher jusqu'au bout, et s'offrir un godemichet. Ce qui serait drôle dans ce cas, ce serait qu'elle demander à acheter l'extincteur !

Les gags aberrants

Cette catégorie de gags est peut-être la plus spéciale. Le rire vient de l'invraissemblance du gag. Mais attention, ici aussi, la mayonnaise ne prend pas à tous les coups ! Ce n'est pas parce que le gag est aberrant qu'il est drôle ! Par exemple, si je dis : "Pourquoi les ballons de football sont-ils ronds ? Parce qu'ils étaient carrés, ils ne rouleraient plus", c'est carrément sinistre ! Il faut que l'image soit drôle ! Par exemple : "Qu'est-ce qui est jaune et qui traverse les murs ? - Une banane magique", c'est plus drôle, mais c'est plus difficile à expliquer pourquoi c'est drôle.

La mise en forme

Lorsqu'on trouve un gag, un jeu de mot ou autre, amusant, il s'agit de le façonner en histoire drôle. C'est extrêmement important. Il doit pouvoir se raconter facilement, ne pas être trop long, être facilement compréhensible, et il faut que la chute garde toute sa saveur, puisque c'est elle qui détermine l'effet comique final. Imaginons une idée : Ce serait l'histoire d'un mec qui a le sida et qui a peur de l'attraper une 2ème fois. On sent bien qu'il y a une idée très drôle. Mais comment la mettre en forme ? On pourrait par exemple dire "C'est un mec qui demande à une nana : - Pense tu qu'il faut que je mette un préservatif ? - Non non, j'ai déjà le SIDA"... C'est très moyennement drôle, on passe un peu à côté de la plaque... Ce n'est pas évident que le mec n'a pas le SIDA. Par contre, en réfléchissant, on pourrait le mettre en forme de la manière suivante : "C'est deux pédés qui s'envoient en l'air, et puis à la fin de la nuit, l'un demande à l'autre : 'Hè, j'espère que tu n'as pas le SIDA, parce qu'on a pas mis de capotes !' - Et l'autre répond : 'Mais bien sûr que non, rassure-toi!' - Et le premier : 'Ha ben tant mieux parce que ça m'aurait fait chier le l'attraper une deuxième fois !!!'". Et là, on met en plein dans le mille !

Les genres de gags

Comment créer une blague classée X ?

On constate généralement que les blagues à base de sexe sont plus courantes que les autres. On pourrait imaginer que les gags X sont plus faciles à créer que les autres, et que le rapport Effort de création/Effet comique est généralement excellent.

Comment créer une devinette ?

C'est peut-être la catégorie de gags la plus amusante à créer. Il faut partir d'un objet, ou d'une personne, et ensuite se creuser la tête pour trouver une définition abracadabrante. De nouveau, l'effet comique n'est pas garanti. La devinette : "Qu'est ce qui sonne et qui a des boutons ? - Le téléphone" C'est carrément nul ! Il vaudrait mieux demander : "Qu'est ce qui est noir et moche, et qui est toujours accroché aux trous du cul ? - Un téléphone portable". Le gag commence propre, et finit très mal. L'inverse est souvent aussi drôle : "Qu'est ce qui pleure et qui est très attendrissant ? - Une fillette avec une fourchette plantée dans l'oeil". un autre exemple peut-être moins drôle, mais moins gore aussi: "Qu'est-ce qui est vert et qui pousse - Un martien en train de chier"

Comment créer un gag raciste ?

La recette est toujours la même : Il faut prendre un point précis bien connu d'un étranger, et y adapter un gag. Par exemple, les belges sont cons, les noirs sont noirs, les juifs sont radins, etc. Ne faites pas trop compliqués, ni trop ringard. "Pourquoi les belges ne vont-ils plus à la chasse aux canards ? - Parce qu'ils ne lancent pas les chiens assez haut ! " est particulièrement excellent. C'est une devinette d'exagération qui commence bien et finit mal. Attention donc au piège de la ringardise absolue. On ne peut pas dire "Comment les portugaises se rasent-elles ? - Avec un taille-haies" C'est beaucoup trop direct. Il faudrait ajouter une subtilité : "Quelle est la plus grande entreprise de soins esthétiques au Portugal ? - Black et Decker". Ce n'est pas excellent mais c'est plus drôle tout de même.

Exemples

Voici quelques exemples de gags que j'ai créé de toutes pièces... (Désolé s'ils existaient déjà...)

Entre dans la légende !!!

Alors maintenant, A VOUS :  ATTENTION, et là j'insiste, NE TRANSFORMEZ PAS un gag existant. Quand j'en aurai recueilli au moins une dizaine (De la qualité des meilleurs gags évidemment... Service oblige... Ne vous vexez donc pas si un de vos gags ne parait pas), j'ouvrirai une super rubrique unique au monde : "GAGS ABSOLUMENTS INEDITS", avec, si vous le désirez votre nom.

Et voilà... Tu as été inspiré ? Tu viens d'inventer une NOUVELLE histoire drôle ? Tu veux la faire figurer dans Rigole City ? C'est par ici